Da Impots Code

6 06 2011

Parfois, c’est difficile de ne pas sombrer dans la parano.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, il flotte chez moi un vague parfum de léger désordre qui handicape quelque peu mes activités, à l’occasion. Exemple: ce matin, je me dis qu’il y en a marre de traîner et que je vais remplir ma déclaration de revenus par Internet, histoire de ne pas repousser ça à la dernière minute comme mon naturel enclin à la procrastination m’y accule souvent. Louable intention, non?

Je réunis tous mes papelards. Évidemment, il y en a un qui manque. Je l’avais pourtant soigneusement mis de côté à réception. Mais rien n’y fait, il n’est plus nulle part dans les endroits de stockage habituels. Remarquez, on parle bien de dérive des continents, comment voulez-vous qu’un vulgaire papier ne soit pas soumis lui aussi à des micro-déplacements telluriques?

En tout cas, c’est ma théorie et je m’y tiens.

Passons. J’ai indianajonessé pas mal de temps ce weekend dans mes piles de papiers, bouquins, comics et autres entités papetières, en quête de l’avis d’impôt sur le revenu 2010, afin de dégoter mon graal du moment, le revenu fiscal de référence. Tellement que ce matin, après quelques gestes convenus pour reprendre la Quête, je décrète, dans la chaleur de ma décision de clôturer ce problème une fois pour toutes, que, scrogneugneu (le mot que j’emploie est un peu plus robuste, mais je tenais à rester tous publics), ça commence à bien faire, je vais téléphoner directement aux impôts pour l’avoir.

Longue succession de coups de fil pendant lesquels je noue une relation intime avec le répondeur, jusqu’à ce que, chaque fois, ce mufle m’informe, avec l’inconstance de sa race, que je devrais circuler car tout le monde est occupé. Des allumeurs, ces répondeurs: Réponse dans quatre minutes, dans deux minutes, dans… Toutes les lignes sont occupées, nous vous invitons à rappeler.

Saleté.

Une dernière tentative aboutit soudain (c’est d’ailleurs le concept même de dernière tentative). D’une main, je discute avec la charmante personne au bout du fil en lui détaillant ma situation tragique, de l’autre je fouille distraitement une pile de papelards affalée dans un coin.

Vous avez deviné: à la seconde précise où je demande à la personne si je peux obtenir mon Revenu fiscal de référence par téléphone, ma main repêche l’avis d’imposition que j’ai cherché en vain tout ce weekend, avec le renseignement cherché qui se pavane dessus avec morgue et arrogance. Bref, quand la charmante personne (j’insiste, les gens aux Impôts sont la plupart du temps très polis et détendus au bout du fil, avec à peine un mauvais coucheur de temps en temps) me déclare qu’il faut que je me déplace, je conclus en la remerciant le plus poliment et le plus rapidement possible puisque ma demande n’a désormais plus de raison d’être.

À la seconde précise.

Synchronicité, mon cul. Je ne sais pas comment ils ont fait ça, mais c’est une conspiration.

Oui, je sais, j’avais dit tous publics. Mais là, je suis quand même agacé, pour le coup.


Actions

Information

6 responses

6 06 2011
artemus dada

Beaucoup plus passionnant que du Dan Brown, et beaucoup mieux raconté !

6 06 2011
Mantichore

Le succès public et commercial n’est pourtant pas le même. Où ai-je commis une erreur? O____o

6 06 2011
JDB

Comment tu fais pour rédiger ta déclaration sur internet ?
Moi, avec le nombre de photocops que je dois joindre, je me dis « autant la faire sur papier ».
Faut dire qu’il y a deux ou trois ans, j’ai dû recalculer mon revenu après qu’un contrôleur m’eut imposé un redressement faramineux (30 ou 40 euros je crois, bravo le rendement). J’ai fini par comprendre que ce [tous publics, rappelle-toi : tous publics] avait retenu le revenu brut et non le net comme base de calcul.
Fort heureusement, il a aimablement renoncé à toute poursuite dans la semaine où je lui ai humblement fait remarquer qu’il s’était planté.
Mais depuis, je les fais à l’avance, ces fichus calculs. Et je les joins à la déclaration. Pour avoir la paix.
JDB

6 06 2011
Mantichore

En fait, pour moi, c’est très simple: comme je suis fonctionnaire, il suffit de déclarer le total des salaires et droits d’auteur perçus et de payer l’impôt là-dessus. Pas question de jouer sur les frais, puisqu’on ne peut avoir qu’un seul mode de déclaration et que mon salaire de fonctionnaire ne me laisse pas le choix. Donc, je remplis la case avec le total, je conserve mes divers justificatifs d’éditeurs au cas où on me les demanderait, et c’est réglé. Comme y a même plus de réduction supplémentaire pour les droits d’auteur (merci, Jospin), y a même pas de deuxième case à remplir.

7 06 2011
JDB

[Pardon aux non-initiés, mais ça devient technique]
Je ne joue pas non plus sur les frais et reste « assimilé salarié ». Ca devrait donc être simple, puisque chaque éditeur pour lequel je traduis est censé déclarer mes revenus. Mais tous ne le font pas (en tout cas, il ne m’envoient pas de copie), et je déduis mes cotisations retraites à l’AGESSA (elles ne sont pas prélevées à la source, contrairement aux cotisations maladie) ainsi que celles pour la retraite complémentaire.
Avant, je faisais tous ces calculs sans les communiquer au fisc, puisque je n’étais pas tenu de le faire. Depuis ce contrôle, je préfère prévenir que guérir.
A part ça, tu bosses bien ?
JDB

7 06 2011
Mantichore

J’ai eu du pot: les éditeurs qui me paient effectivement m’envoient un récapitulatif. En revanche, comme je n’ai pas pensé à payer des cotisations retraite pour le versant traduction, la question ne se pose pas. Donc la manœuvre est simplissime.

Question trado, j’ai eu une année sabbatique un peu involontaire (un bouquin resté bloqué par le refus de l’agent de vendre les droits numériques, aussi bizarre que ça puisse paraître), mais les affaires reprennent peu à peu…

Laisser un commentaire